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dimanche, juillet 13, 2025

Enquête | »Les Wewas » à Kinshasa : de l’activité banale, au must sociétal incontournable

Dans la capitale surpeuplée de la République démocratique du Congo, le déplacement dans la ville est un véritable casse-tête. Les 17 millions des populations de Kinshasa se déplacent en prenant des taxi-bus privés, la société publique de transport étant en quasi-faillite, les motos sont un véritable recours pour les populations qui se concentrent 2000 kilomètres carrés alors que la capitale de la RDC est grande de 10 000 kilomètres carrés.

Outre la faillite plusieurs fois des entreprises publiques de transports, d’autres raisons expliquent pourquoi la moto est devenue parmi les moyens les plus utilisés à Kinshasa : il s’agit notamment des embouteillages. La capitale de la RDC connait de grands moments de congestion de la circulation, les routes sont parfois impraticables pour les voitures et bus, les lignes de train urbain ne fonctionnent presque plus depuis 10 ans; la démographie est galopante. Dans cet environnement particulièrement difficile, des milliers des jeunes sont devenus de « wewas », nom donné aux motocyclistes de Kinshasa. Ils sont estimés à 300 000 dans la capitale congolaise. Et constituent un pôle économique important en ce sens qu’une moto en activité peut générer 20 à 30 dollars chaque jour, si ce n’est plus.

A Kinshasa, ces motos constituent en fait une alternative au chômage endémique auquel sont exposés les jeunes. « Au moment de pic de consommation et de circulation comme le mois de décembre à Kinshasa, certains motocyclistes pouvaient générer jusqu’à 50 dollars quotidiennement », a affirmé à Géopolis Cédric, un jeune trentenaire conducteur d’une moto. Mais malgré tout, la plupart de ces motocyclistes se considèrent toujours comme étant à la recherche d’un emploi, regardant la conduite de la moto comme une activité moins prestigieuse. À ce sujet, un économiste a expliqué à Géopolis Hebdo que du point de vue économique, « ce qu’on appelle travail n’a rien à voir avec une idée de fierté. Il s’agit de toute activité qui génère des revenus. » Selon un sondage réalisé à Kinshasa, 67 % de la population de la capitale congolaise reconnaissent avoir au moins une fois recouru aux motos pour se déplacer rapidement. Toujours selon ce sondage, environ 800 000 personnes dans la mégapole congolaise dépendent économiquement des revenus générés par le travail des motocyclistes.

Selon les statistiques de la banque mondiale, la RDC figure parmi les cinq nations les plus pauvres du monde. En 2024, environ 73,5 % des Congolais vivent avec moins de 2,15 dollars par jour. Environ une personne sur six qui vit dans une extrême pauvreté en Afrique subsaharienne habite en RDC. À Kinshasa les jeunes conducteurs de moto ont appris à faire abstraction des chiffres alarmants sur la RDC. Ils vivent la vie, en se montrant résilients, même s’ils espèrent mieux de la vie. Malgré leur joie de vivre, les jeunes motocyclistes de Kinshasa se plaignent néanmoins des « tracasseries » de la police de régulation routière qui selon eux, les rançonne, les arrête sans cesse et abusé de son pouvoir, selon Marcel Tumba, un motocycliste.

Les motocyclistes de Kinshasa sont pour une bonne partie des jeunes venus des trois provinces de la région qu’on appelle espace Grand Kasaï, qui compte lui, cinq provinces. Ces jeunes se sont vite adapté à la vie très mouvementée de la ville de Kinshasa. Socialement et économiquement, ils ont épousé les tics locaux. Mais, ils se montrent tout aussi actifs dans la vie politique. Ils sont devenus une sorte de force politique particulière dans une ville où les passions et luttes politiques sont importantes.

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