Pour la troisième fois de son histoire, la RDC siégera au Conseil de sécurité des nations unies. La RDC a donc été élue, le Liberia aussi. Ces pays africains siégeront comme membres non permanents au sein de l’organe le plus puissant du monde chargé de la paix et de la sécurité. La RDC a obtenu 183 voix sur 194, tandis que le Liberia en a obtenu 181. Ils prendront place au Conseil en janvier de l’année prochaine, pour un mandat de deux ans. Le Conseil de sécurité compte 15 membres, dont 5 permanents.
En tant que représentants africains, ils remplaceront le Mozambique et la Sierra Leone, dont les mandats s’achèvent en décembre 2025.
Le Congo a déjà siégé à cette instance suprême des nations unies
au cours des mandats 1982–1983 et 1990–1991. La RDC ambitionne de porter la voix de l’Afrique.
Avec cette élection au conseil de sécurité, la RDC « entend jouer un rôle actif dans les discussions relatives aux défis sécuritaires en Afrique, tout en soutenant les efforts de réforme du système multilatéral, dans un esprit de dialogue, de solidarité et de responsabilité partagée », a indiqué le ministère des affaires étrangères.
Pour le président Félix Tshisekedi, « c’est une mission pour la RDC de porter la voix de l’Afrique, ses aspirations et ses solutions au cœur des débats mondiaux ». Le chef de l’État Congolais estime que c’est l’occasion pour la RDC d’affirmer sa « vocation de pays pivot, au carrefour des dynamiques africaines, un pont entre les peuples et les régions du continent africain ». « Nous ne venons pas comme des solliciteurs, mais comme des partenaires, porteurs de solutions, solutions climatiques, solutions énergétiques, solutions collectives, fondées sur l’expérience et la solidarité », a noté Félix Tshisekedi.
En République démocratique du Congo, l’élection du pays au Conseil de sécurité est célébrée comme une victoire diplomatique de la RDC. Félix Tshisekedi s’est appuyé sur la communauté internationale pour l’aider à gérer le conflit en RDC Congo. Pour lui, la symbiose est forte, il s’agit carrément d’une victoire. Victoire oui, mais trop limitée. Il faut souligner que cette victoire est essentiellement symbolique et ne touche pas les intérêts de la RDC directement. Siéger au Conseil signifie également représenter les intérêts de l’Union africaine, y compris en faisant pression pour des réformes visant à rendre le Conseil plus représentatif. Plusieurs pays africains ont appelé de leurs vœux, des réformes au sein du Conseil de sécurité pour garantir au continent africain, un siège de membre permanent à cette instance afin de mieux peser dans les décisions mondiaux, grâce au droit de veto que les 5 membres permanents ont le droit d’user. Les votes des membres non permanents n’ont de sens sur les questions de fond, que s’ils sont soutenus par les cinq membres permanents disposant d’un droit de veto. Il s’agit de la France, du Royaume-Uni, des États-Unis, de la Russie et de la Chine.
Voilà la limite, là où s’arrête l’euphorie d’une affaire que certains ont tendance à magnifier, trop vite et à politiser.
Thérèse Kayikwamba, ministre Congolaise des affaires étrangères estime néanmoins que « cette élection marque la confiance en la RDC, reflète l’unité de l’Afrique et sa place dans l’agenda de la paix et de la sécurité ».
Et d’ajouter :
« Nous embrassons pleinement le mandat qui débute en janvier 2026. Nous sommes conscients de son poids et de sa portée. La RDC apporte au Conseil de sécurité son vécu national et la voix d’un continent qui paie le prix des conflits non provoqués, dont l’apport à la paix est souvent négligé. Nous servirons avec dignité, jugement indépendant et fidélité aux principes de la Charte. Nous collaborerons avec tous les membres pour promouvoir le droit international et les aspirations des peuples ».
Dorcas Nyoka