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lundi, juin 30, 2025

RDC : Quand le cobalt se fait rare sur le marché mondial !

Le gouvernement congolais via l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) a suspendu momentanément les exportations de cobalt, matière essentielle à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, qui donne à la République démocratique du Congo la première place sur le marché mondial avec 70% des réserves naturelles. 

En effet, la surabondance de l’offre est à la base de la stratégie de rareté occasionnelle appliquée par Kinshasa sur le marché mondial de cobalt, qu’il soit issu de l’exploitation minière industrielle, semi-industrielle ou artisanale en provenance de la RDC.

Instaurée le 22 février 2025 pour une durée de quatre mois, la mesure  de suspension des exportations de cobalt congolais mise en œuvre par l’Autorité de régulation et de contrôle des marchés des substances minérales stratégiques (ARECOMS) visait à réduire l’accumulation de l’offre, dont l’excédent avait entraîné une importante baisse de prix de 27%  en seulement une semaine.

Face à toute attente, le gouvernement congolais, par le truchement de l’ARECOMS a décidé de prolonger la restriction su les exportations de cobalt jusqu’à septembre 2025 prochain, en raison la présence des stocks toujours importants sur le marché. Par ailleurs, la levée reportée de cette mesure engendre des conséquences économiques tant au niveau national et qu’international 

À l’échelle nationale, les producteurs industriels, semi-industriels et artisanaux de cobalt congolais sont très impactés par cette mesure de suspension temporaire et surtout par son prolongement. Le chiffre d’affaires que leur activité régénère est à zéro depuis quatre mois et les choses seront encore ainsi pour une durée de trois mois supplémentaires.

DES BATTERIES SANS COBALT 

Pourtant, en mai dernier, un avertissement a été lancé à Kinshasa par Keny Yves, vice-président du groupe chinois CMOC, l’un de producteurs mondiaux de cobalt, lors d’une réunion à huis clos à l’occasion du 8ᵉ Congrès annuel du Cobalt Institute à Singapour. 

Il y avait demandé la levée des restrictions sur ce minerais congolais, soulignant que les stocks chinois s’épuisaient. Il avait insisté sur le fait que la RDC devait permettre aux producteurs d’exporter librement leur cobalt, tout en indiquant que cette interdiction pourrait favoriser l’alternative aux batteries LFP (lithium fer phosphate) chez les constructeurs automobiles.

Au niveau international, les fabricants de véhicule électrique pourraient opter pour des batteries LFP sans cobalt. D’ailleurs, plusieurs fabricants chinois, dont BYD, utilisent déjà des batteries LFP. Ils les emploient également dans les projets de stockage d’énergie à grande échelle. 

La RDC est le premier producteur mondial de cobalt, essentiel à la fabrication des batteries pour véhicules électriques, aux côtés de la Chine et la Suisse. Le Congo possède 70% des réserves mondiales de ce métal. 

La stratégie de la rareté occasionnelle de cobalt congolais sur le marché mondial mise en place par le gouvernement ne serait-elle pas un signal indiquant l’incapacité de la RDC à pouvoir concurrencier ce secteur et à s’y imposer réellement entant que premier producteur mondial ? Actuellement, le cobalt s’échange à 33 630,99 dollars USD la tonne, contre 30 000 dollars USD auparavant.

Échos – Ressources

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