Le président Félix Tshisekedi appelle à des « mesures urgentes » de redressement des finances publiques. Au cours du Conseil des ministres du 2 mai, le chef de l’État a estimé qu’au regard du contexte de la guerre, il est urgent de redresser les finances publiques car « ce conflit… engendre une augmentation significative des dépenses sécuritaires, dans un contexte de ressources limitées ». « Cette conjoncture particulière impose un contrôle rigoureux du cadre macroéconomique, afin de préparer l’accélération du développement économique par la mise en œuvre de mesures urgentes en vue du redressement et de l’assainissement des finances publiques », rapporte le compte rendu du Conseil des ministres.
Ce redressement repose principalement sur des efforts accrus de mobilisation des recettes. Cependant, l’augmentation de ces recettes peut se révéler inélastique face aux efforts engagés, d’autant plus que certaines réformes fiscales nécessitent du temps pour produire les résultats escomptés. En revanche, la rationalisation des dépenses publiques constitue un levier plus réactif à court terme.
Le Président de la République a souligné que l’amélioration des finances publiques par cette voie aurait un impact positif sur la situation monétaire, en facilitant le maintien d’une politique monétaire restrictive, contribuant ainsi à la maitrise de l’inflation et à la stabilisation du taux de change.
Cette stabilisation, à son tour, représente une des armes les plus efficaces contre la dollarisation de notre économie, car elle influence favorablement la mémoire inflationniste et renforce la confiance envers le Franc Congolais.
« De manière concrète, les mesures exceptionnelles nécessaires porteront sur la rationalisation des dépenses relatives à certaines institutions dont la pertinence n’est plus avérée, mais qui continuent de mobiliser des ressources publiques importantes. Dès lors, il a instruit le Gouvernement de lancer un processus d’identification des structures créées ces dernières années, notamment au sein des Ministères, et d’analyse leur valeur ajoutée au regard des ressources qui leur sont allouées tant en termes de dépenses directes provenant du Trésor public qu’en ressources publiques indirectement mobilisées, alors qu’elles auraient pu être centralisées dans le compte général du Trésor ».
Le chef de l’État fait savoir que son cabinet pourrait être également touché par cet effort de rationalisation. Pour les structures étatiques, certaines pourraient carrément être supprimées.
« Le Président de la République a engagé instamment la Première Ministre et avec l’appui étroit de son Cabinet, de proposer, dans les plus brefs délais, une méthodologie claire et de conduire ce travail avec célérité et rigueur. A l’issue de cette évaluation, des mesures allant de la suppression pure et simple ou de reconfiguration optimisée de certaines structures seront envisagées », précise le compte rendu du Conseil des ministres du 02 mai.
Cette orientation économique intervient au même moment où l’ancien ministre des finances Nicolas Kazadi a s’est étonné qu’au cours du premier mandat du président Félix Tshisekedi, « l’État a créé 53 établissements publics ». « Des structures coûteuses, inutiles et inefficaces », a commenté un acteur politique de la RDC.