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dimanche, juillet 13, 2025

L’offre minière de la RDC pour enrayer la guerre

La guerre en RDC menace d’embraser toute la région. Au moment où les rebelles du M23 ont capturé des territoires et des villes au Nord et Sud-Kivu, dont les villes de Goma et Bukavu, un autre combat se joue autour des ressources naturelles dont la RDC regorge en très grande quantité. La RDC compte se servir de ses ressources afin de taire les armes. Parce que pour le Congo, la guerre qui sévit dans sa partie orientale depuis 30 ans, n’est rien d’autre qu’une course sanglante pour s’accaparer des richesses du sous-sol du Kivu. Le président Félix Tshisekedi a pris le pari de parler à des pays partenaires afin que ceux-ci se tournent vers la RDC pour s’approvisionner en matières telles que le tantale, l’or, la cassitérite, etc. « Le Président Félix Tshisekedi invite les Etats-Unis d’Amérique dont les entreprises s’approvisionnent en matières premières stratégiques auprès du Rwanda qui les pillent en massacrant nos populations, de venir directement les acheter chez nous qui en sommes les véritables propriétaires », a expliqué Tina Salama, porte-parole du président Congolais. « Après les sanctions contre le Rwanda et le M23 via Kabarebe et Lawrence Kanyuka, le recel sera de plus en plus compliqué », a ajouté Salama. Il y aurait donc un ‘’deal’’ « mines contre paix » proposé aux américains. Tina Salama a précisé : « il n’y a pas que les américains, c’est aussi proposé aux européens et à tous les receleurs de nos ressources qui s’approvisionnent à partir du Rwanda ».
Pour la RDC, mettre fin à l’anarchie dans l’exploitation illégale des ressources minières dans le Kivu par les groupes armés, c’est la clé pour trouver le chemin de la paix. La guerre en RDC, classée parmi les guerres les plus sanglantes avec ses millions des morts (entre 6 et 10 millions, est causée par pur appât des matières premières.

Le gouvernement Congolais a décrété la date du 02 août, journée pour la commémoration du Génocost. Cet acronyme signifie « génocide pour des gains économiques ». « Nous avons choisi ce terme pour expliquer la nature et l’aspect économique du génocide en RDC. Ceci dévoile le discours trompeur souvent mené par certains médias, soutenant que les conflits tribaux ou ethniques sont la cause première du génocide et de l’instabilité au Congo », argumente le gouvernement Congolais. Si le Rwanda et le M23 affirment que « les causes profondes » de la guerre sont la question de la protection des tutsi Congolais, le gouvernement Congolais
retoque cet argument, affirmant pour sa part, qu’à l’ère du numérique, « tous les prédateurs se ruent sur des matières rares comme le coltan (Tantale) dont le Kivu regorge en très grande quantité ». Le gouvernement Congolais en veut pour preuve la bataille féroce que les groupes armés se sont livrés pour contrôler la mine de Rubaya, dans le Nord-Kivu. Cette mine contient entre 20 à 30 pourcent du coltan mondiale. Aujourd’hui, ce site fait le bonheur du M23, selon certains experts.

« Regardez bien la carte de zones de conflit, elle correspond à la carte des zones minières », a expliqué Descartes Mponge, expert des questions minières. Bintou Keita, représentante du secrétaire général de l’ONU en RDC a témoigné devant le Conseil de sécurité des Nations Unies que le M23 encaisse autour de 300 000 dollars par mois du fait de l’exploitation minière et des taxes imposées autour de l’exploitation du coltan de Rubaya. D’autres sources attestent que les rebelles gagneraient une somme de 30 dollars la semaine, par puits dans la mine de Rubaya. Un carré minier compte 5000 puits. Sur cette base, le total de la somme que les rebelles gagneraient est bien au-dessus des chiffres de Bintou Keita. Fin septembre de l’année 2024, Antonio Guterres avait exprimé son inquiétude sur le fait pour les rebelles d’avoir la mainmise sur la mine de Rubaya. En République démocratique du Congo, le gouvernement est fortement engagé dans ce que les officiels appellent le « front économique » autant que le « front diplomatique et le front militaire ». Mi-février, le ministre des mines Kizito Pakabomba a signé un arrêté qui classe au statut « Rouge » pour six mois certains sites miniers du territoire de Masisi dans la province du Nord-Kivu et du territoire de Kalehe dans le Sud-Kivu. L’article 1er de l’arrêté du ministre des mines stipule que « tous les sites miniers situés dans les territoires de Masisi et de Kalehe, respectivement dans le secteur de Rubaya et le secteur de Nyabibwe, repris dans la liste en annexe sont qualifiés Rouge ».

En RDC, le coltan est classé « matière stratégique », au même titre que le cobalt ou le germanium. Ces métaux, utiles dans la l’industrie du high tech, des piles pour voitures électriques, la fabrication des condensateurs, mais aussi de l’aéronautique et la fabrication des réacteurs. Utiliser ces mines pour la paix et pour sauver des vies, c’est la nouvelle stratégie Congolaise pour changer le rapport des forces dans la région des Grands Lacs.

La décision du ministre des mines vise à signaler que les minerais qui sortent des « sites rouges » sont entachés des crimes de sang. Le but est de « casser » son approvisionnement par des contrebandiers et des entreprises qui utilisent ces hors-la-loi. Ces matières sont susceptibles de donner une force géostratégique au pays qui le détient.
Dans la foulée des actions pour mettre fin à la guerre via les ressources naturelles, la RDC mène une démarche pour obtenir l’annulation du mémorandum d’entente entre l’Union Européenne et le Rwanda sur l’exploitation des matières premières. La RDC a plusieurs fois dénoncé cet accord qui « cautionne le pillage des ressources au Congo ». La pression diplomatique a été décuplée par les officiels Congolais et l’Union européenne a annoncé que ce memorandum d’entente est sous réexamen.

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